J’ai acheté un esclave
Au musée ethnographique de Vienne, le parcours permanent dédie à mi-parcours une salle sur les questions contemporaines autour de l’ethnographie et des collections du musée.
Plusieurs questions sont abordées : est-ce que ces objets ont été donnés ? échangés ? quel est le lien entre l’Autriche et le colonialisme ? comment sont constituées les collections aujourd’hui ? Pour aller plus loin sur ces sujets, une grande table tactile pouvant accueillir au moins 6 personnes simultanément approfondies plusieurs thématiques. Un de ces sujets parle de l’esclavage : la bulle apparait avec le titre “I bought a slave”, c'est-à-dire "j’ai acheté un esclave".
Des objets, des illustrations et des témoignages historiques sont disponibles. Surtout, des parallèles sont établies avec aujourd’hui : des citations d’études récentes expliquent qu’il n’y a jamais eu autant d’esclaves qu'aujourd’hui. Un QR code renvoie à un site web pour calculer le nombre d’esclaves travaillant pour soi, en fonction de ses habitudes de consommation.
Ainsi, chaque thématique abordée ne se limite pas à offrir des contenus complémentaires : elle est aussi une occasion d’ancrer la réflexion dans notre quotidien et de rappeler l’actualité des sujets traités et leurs enjeux. Ces sujets qui paraissent appartenir au passé, retrouvent ainsi une résonance contemporaine et permet de questionner le rôle du musée.
Un autre exemple est celui de la bulle thématique « Photographies coloniales ». Au-delà de présenter des images contextualisées, elle interpelle directement le visiteur avec une question : « Est-il possible d’exposer des photographies de cette période, sans reproduire de biais racistes ? ». Les réponses recueillies, affichées après le vote, montrent que la question divise : en septembre 2025, 54 % des participants estimaient que oui, et 46 % répondaient non.