Visite pour cyclistes malvoyants

En effet, le groupe est composé pour la moitié de personnes mal voyante ou non voyante. Et la personne qui assure cette visite, c’est Nicolas Caraty, un médiateur du musée d’Aquitaine, lui-même non voyant.

Depuis plusieurs années, le musée d’Aquitaine cherche à rendre ses espaces d’exposition multisensoriels. Dans cette optique, il a notamment mis en place 30 bornes tactiles. On peut les rencontrer tout au long du parcours. Elles proposent des reproductions d’objets phares de l’exposition comme celle de la célèbre vénus de Laussel, des reconstitutions de sagaies ou d’amphores, ou encore des maquettes comme celle du Palais Gallien, un amphithéâtre romain. Elles ont été mises en place en premier lieu pour le public à déficience visuelle, mais en réalité, ce sont autant de voyants que de non-voyants qui se l’approprient.

Pendant 2h, Nicolas évolue dans l’exposition en centrant son discours autour de ces bornes tactiles, tout en y guidant les mains des non-voyants. Puis, le temps que chacun puisse s’approprier les œuvres, il extrapole son discours avec les thématiques qui sont plus largement abordées dans l’espace où ils se trouvent.

Lors des déplacements du groupe, Nicolas, qui connais le musée comme sa poche, n’hésite pas faire part aux visiteurs des œuvres à côtes desquelles ils passent. Comme la description des figures et couleurs de cette mosaïque, que lui-même n’a jamais vu.

Parfois, le groupe est trop important pour pouvoir être autour d’une seule borne. Dans ce cas, Nicolas scinde ce dernier en deux, et fait des allers-retours pour expliquer autant de fois qu’il le faudra les bornes tactiles en question.

En somme, une visite atypique avec un public singulier, mais avant tout, une visite vivante et amusante du parcours permanent du musée d’Aquitaine.